Lutte contre la délinquance : des résultats « encourageants » à Marseille, selon Manuel Valls

Des tirs de fusils mitrailleurs n’ont pas modifié le programme de la visite du Premier ministre à Marseille, hier et aujourd’hui. Saluant les forces de sécurité, Manuel Valls a estimé « encourageants »  les résultats de la lutte contre la délinquance.
Hier après-midi, c’est en effet à la sécurité dans la cité phocéenne qu’a été consacré ce déplacement. Un déplacement marqué par les coups de feu qui, le matin même, ont retenti dans le quartier de la Castellane, au nord de Marseille, sans faire de victimes ni de dégâts, mais déclenchant durant toute la journée une importante opération de police. Au cours de celle-ci, « sept kalachnikov et une vingtaine de kilos de drogue ont été saisis »  et des empreintes et traces ADN ont été relevées, a affirmé Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, également du déplacement. Pour Manuel Valls c’était là « une démonstration de l’efficacité des services de sécurité »  et la preuve qu’il n’existe pas « de zones de non-droit. » 
A Marseille, où deux zones de sécurité prioritaires (ZSP) ont été créées, le chef du gouvernement a d’abord présenté des résultats de la lutte contre la délinquance « encourageants », selon lui : diminution, entre 2012 et 2014, des atteintes aux personnes (29%), des violences physiques et crapuleuses (46%) et des vols à main armée (32%), notamment. Les règlements de compte ont, eux aussi, régressé : 23 morts en 2012 contre 19 en 2014, dans le département des Bouches-du-Rhône. Parallèlement, 216 armes, 8,8 tonnes de cannabis, 102 kg de cocaïne et 6 millions d’euros « d’avoirs criminels »  ont été saisis, alors que 464 policiers et gendarmes supplémentaires ont été affectés à Marseille. Par ailleurs, 2,5 millions d’euros seront alloués en 2015 au département au titre du Fonds interministériel de prévention de la délinquance, a annoncé le Premier ministre. « Le renforcement des moyens est perceptible dans les Bouches-du-Rhône mais il concerne tout le pays », a insisté le chef du gouvernement en ajoutant qu’à Marseille « et partout en France c’est sur la durée que les batailles se remportent. » 
Assurant que « c’est la première fois que la gauche au pouvoir est en mesure de faire la démonstration de son efficacité dans la lutte contre l’insécurité », Manuel Valls a aussi ajouté qu’il « fallait mettre un terme à l’hémorragie dans les effectifs de la sécurité »  et affirmé que la « confiscation des avoirs de la criminalité doit être une priorité. »  Il a néanmoins voulu se « garder de tout triomphalisme »  car « il y a beaucoup de chemin à faire et c’est loin d’être terminé », a-t-il estimé. Selon le Premier ministre, « c’est une action dans le temps qui doit produire des résultats, une approche globale en matière de sécurité, d’aménagement urbain, de citoyenneté, de lutte contre le chômage, pour la santé. » 
En l’accueillant à la mairie, Jean-Claude Gaudin lui a rappelé que « la sécurité est essentielle. C’est une condition préalable du mieux vivre ensemble. »  Le maire de Marseille en a profité pour demander au chef du gouvernement « de renforcer encore les moyens que l’État doit consacrer à sa responsabilité régalienne de la sécurité quotidienne des Marseillais. » « La ville, a-t-il ajouté, a engagé une évolution vers un armement plus complet de la police municipale, sous condition bien entendu de la formation des policiers à laquelle la police nationale pourra apporter, je l’espère, un appui précieux. »  La police municipale de Marseille compte aujourd'hui 422 policiers municipaux, dont 100 nouveaux par an, depuis deux ans.
La visite de deux demi-journées du Premier ministre à Marseille en compagnie des ministres de l’Éducation nationale et de l’Intérieur se termine aujourd’hui par une rencontre avec les acteurs locaux du Pacte de cohésion sociale et avec des lycéens.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2